Les cigognes du Marais Breton Vendéen

La cigogne dans le Marô,
toute une histoire

Dans le Marô, on fête cette année les 30 ans de la première nidification des cigognes. En 1992, un couple de cigognes était venu nicher à Châteauneuf, sur une plateforme installée à l’initiative d’agriculteurs locaux. Aujourd’hui, on trouve environ 50 couples de cigognes et une soixantaine de nids sur les 36 000 hectares de partie vendéenne du Marais Breton Vendéen.

« C’est en 1992 que la cigogne blanche a commencé à s’installer dans la région. La première plateforme servant de nid a alors été montée à Châteauneuf par Jean et Paul Retureau, avec l’aide de l’ornithologue et naturaliste Franck Ibanez » indique Vincent Burot, Président du CLAC.

Cigogne © Patrice Baldeau

Cigogne blanche © Xxxxxx

Une biodiversité propice
à la présence des cigognes

D’une espèce déclinante dans les années 70, les effectifs de cigognes sur notre territoire ont considérablement augmentés, et notamment dans tous les marais de la façade Atlantique. L’espèce s’y porte bien grâce à un environnement propice à son maintien et à son développement, et à une nourriture abondante.

En effet, le marais doux, véritable garde-manger en milieu ouvert, regorge d’une population d’écrevisses de Louisiane, source principale du régime alimentaire de nos amies échassières. Les cigognes s’y nourrissent aussi d’insectes, de petits reptiles, de mulots et de micro-mammifères. Et contrairement à une idée reçue répandue, les principaux prédateurs des grenouilles de nos marais sont plutôt les ragondins, rats musquées et écrevisses ! Les cigognes trouvent aussi leurs nourritures sur le Centre de traitement des déchets de Grand’Landes, qui accueille une quarantaine d’oiseaux en hiver.

La cigogne,
une espèce migratrice protégée

Les cigognes nichent en bordure de marais, dans les zones boisées bocagères. S’établissant d’abord sur les plateformes installées à la demande de particuliers dans le Marais Breton Vendéen, elles font depuis 15 ans leurs nids elles-mêmes dans les arbres ou sur les bâtiments. C’est ainsi qu’un couple de cigogne loge au sommet des ruines de l’église de l’Abbaye de l’Île Chauvet.

Espèce migratrice, la cigogne est un animal semi sédentaire. Fidèle au nid, elle revient pondre au même endroit d’une année sur l’autre. On la voit arriver dans le Marais Breton Vendéen entre le 15 février et le 15 mars. Les femelles y pondent au début du mois de mars et les couples de cigognes élèvent leurs jeunes jusque fin juin, début juillet. Ces derniers prennent alors leur envol et repartent autour du 15 juillet. Les cigognes adultes, elles, resteront quelques semaines supplémentaires, le temps de se reposer, et prendront à leur tour leur envol pour rejoindre des territoires plus chauds.

« Début avril, chaque femelle pond entre 1 et 5 oeufs qui sont couvés pendant 32 jours. C’est à l’âge de 60 jours que les cigogneaux prennent leur envol. » précise Vincent Burot, Président du CLAC.

Couple de cigognes dans le Marô © J. Ponte

Le CLAC, Collectif des amis des cigognes

Le baguage des cigognes

En 2005, un collectif de bénévoles s’est regroupé pour créer le CLAC. Cette association, basée à Châteauneuf, fédère des adhérents d’horizons diverses (chasseurs, pêcheurs, agriculteurs, habitants du territoire…), réunis autour d’un patrimoine vivant, local et singulier : la cigogne. L’association assure le suivi des nids et le baguage de cette population d’oiseaux dans le Marô.

Suivies sur notre territoire depuis 1992, on compte aujourd’hui un peu plus de 1 500 cigognes ayant été baguées sur le secteur. Le baguage se fait de fin mai à fin juin par le CLAC, Collectif des amis des cigognes, sous couvert du Muséum Naturel de Paris. L’équipe de bénévole du CLAC recense les nids sur la Vendée, et bague les cigogneaux présents dans les nids accessibles. Ce programme de baguage regroupe les départements des Hauts de France, de Loire-Atlantique, de Vendée, de Charente Maritime et de Gironde.

Sur notre territoire cette année, 120 cigogneaux ont ainsi pu être bagués sur 140 naissances. Certains nids n’étant pas accessibles – même avec la grande échelle du fier camion rouge du CLAC – tous les petits ne peuvent être identifiés. On a compté une moyenne de 2,7 poussins par nid.

La grande échelle du Collectif des Amis des Cigognes © Le CLAC

Couple de cigognes blanches © Le CLAC

La migration des cigognes

Le baguage des cigognes permet de suivre l’évolution de leur population, et d’étudier leurs tracés migratoires.

Chaque année au printemps, l’association pointe et relève les cigognes présentes dans le Marô. 50% des oiseaux sont identifiés, et les trois quart de ceux-ci sont des cigognes nées dans le secteur. On y observe aussi des individus bagués qui nous viennent de Loire-Atlantique, de Normandie, de Charente, de Suisse et même d’Allemagne.

Certaines des cigognes de Marais Breton Vendéen ont été observées en été au Sénégal et au Mali. Une dizaine d’individus ont aussi été identifiées cette année au Maroc. Une collaboration est d’ailleurs en cours de développement avec deux spécialistes au Maroc, afin de les aider à mettre en œuvre un programme de baguage dans leur pays.

À la découverte des cigognes
avec Le CLAC

L’association Le CLAC s’est aussi donnée pour mission de faire découvrir la cigogne au grand public. Les cotisations des adhérents, subventions et revenus des différentes opérations et activités proposées par le CLAC permettent ainsi de financer l’achat des bagues.

Balades découvertes, expositions, interventions auprès des écoles… Les bénévoles du CLAC proposent diverses animations à la rencontre des cigognes blanches du Marais Breton Vendéen.
Agenda et réservations sur HelloAsso.

Rand’aurore 2019 © Le CLAC

Nos idées de balades et randonnées à la rencontre des cigognes du Marais Breton Vendéen

En savoir plus…

Ce projet est cofinancé par le fonds européen agricole pour le développement rural. L'Europe insvestit dans les zones rurales