La gestion hydraulique dans le Marais Breton Vendéen

La gestion de l’eau présente un rôle majeur pour la préservation de notre territoire !
Zoom sur l’importance, les enjeux, l’histoire et l’organisation de la gestion hydraulique
dans le Marais Breton Vendéen.

Le Marais Breton Vendéen, un bassin versant

Un bassin versant est une étendue de terrain sur laquelle l’ensemble des pluies tombées s’écoule vers un même point de sortie. Le bassin versant du marais breton et de la baie de Bourgneuf s’étend sur environ 1000 km², 2 départements (Vendée et LoireAtlantique) et 39 communes.

Le paysage actuel du Marais Breton Vendéen résulte des nombreux aménagements réalisés depuis le 6e siècle par l’homme pour répondre à la gestion hydraulique de ce bassin versant, et à l’évolution des usages du territoire (saliculture, agriculture, ostréiculture, tourisme…). On y compte ainsi de nombreux ouvrages hydrauliques dans les canaux et les fossés du marais.

bassin versant Marais Breton Vendéen

Les entités physiques du périmètre du SAGE du Marais Breton et du bassin versant de la Baie de Bourgneuf. Source : Plan d’Aménagement et de Gestion Durable des ressources en eau et des milieux aquatiques – SAGE 2014

 

On distingue ainsi dans le Marais Breton Vendéen :

_ Les polders qui correspondent à des terrains gagnés récemment sur la mer et isolés par endiguement (à Bouin et Beauvoir-sur-Mer),

_ Le marais salé, autrefois exploité pour la production de sel (Moutiers en Retz, Bourgneuf en Retz, Bouin et Beauvoir-sur-Mer),

_ Le marais doux, la partie interne du marais, dont la vocation est principalement agricole avec de l’élevage bovin en prairie naturelle. Développé sur les terres les plus basses, il est fortement soumis aux inondations. (Bourgneuf en Retz, Fresnay en Retz, Machecoul, Bois-de-Céné, Chateauneuf, Saint-Gervais, la Barre-de-Monts, Notre-Dame-de-Monts, Saint-Jean-de-Monts, Saint-Hilaire-deRiez, Soullans, le Perrier et Sallertaine).

Les enjeux de la gestion hydraulique dans le marais

 

La plus grande partie du marais forme une immense cuvette dont le niveau est situé au-dessous du niveau de la mer. De ce fait, le marais est inondable à la saison des pluies, et l’eau de mer l’envahirait largement sans système de protection (dunes, digues ou vannages).

ecluse marais breton vendéen

Préserver et améliorer la qualité des eaux douces et salées

La gestion hydraulique dans le marais a pour enjeu premier de bien gérer l’approvisionnement en eau potable du territoire, en améliorant la gestion quantitative des eaux salées souterraines comme des eaux douces superficielles et souterraines. Il s’agit aussi de pouvoir en assurer la qualité : bactériologie qui conditionne les activités d’aquaculture et de baignade des eaux littorales ; et concentrations en phosphore, en matière organique et en produits phytosanitaires pour les eaux douces du marais.

Prévenir le risque d’inondations et de submersions marines

Le territoire est concerné à la fois par le risque « inondation par débordement de cours d’eau » et par le risque « inondation par submersion marine ». Environ 2/3 des communes du territoire sont concernées par au moins l’un de ces deux risques. Le risque inondation par submersion marine est un enjeu majeur du bassin versant au regard des risques encourus par les personnes, les biens et les activités.

prairie innondée marais breton vendéen
coucher de soleil dans le marô

Préserver et améliorer la qualité des milieux

La bonne gestion de l’eau permet de préserver et d’améliorer la qualité des cours d’eau, des zones humides et des marais. Les marais présentent un grand intérêt écologique, et nécessitent une gestion fine et continue pour éviter leur envasement et la dégradation des milieux. La biodiversité exceptionnelle qui s’est développée dans le marais est en effet tributaire de l’entretien et de la gestion des eaux dites « saumâtres », à la salinité instable, autant que des cycles des saisons et des marées.

L’histoire de la gestion de l’eau dans le marais

 

Du Moyen-Âge à la fin du 17e siècle…

Le recul de la mer est important dans la Baie de Bourgneuf. L’homme suit alors l’envasement naturel et le favorise même en élevant les premières digues et en creusant des canaux et bassins, notamment pour la culture du sel. Cette période correspond à des modifications progressives du réseau hydrographique.

Au début du 18e siècle…

Certains ports d’échouage sont peu à peu déplacés vers la mer. Les premiers grands vannages sont érigés à l’amont des secteurs salicoles. Bien que des écluses modestes aient existé sur de petits canaux dans les marais salants, ces premiers grands ouvrages permettent une première gestion hydraulique d’ensemble, contrôlant ainsi l’évacuation d’eau douce et limitant la remontée de la marée.

Aux 18e et 19e siècles…

Les modifications du marais portent sur de grands travaux d’assèchement et de polderisation. Pour répondre aux besoins de l’agriculture, le réseau du marais doux est compartimenté par des vannages supplémentaires qui permettent l’établissement d’étages hydrauliques.

Après la seconde guerre mondiale…

Des travaux d’aménagement sont mis en place afin de concilier les intérêts de l’agriculture, de l’ostréiculture et du tourisme. Les écluses se multiplient pour évacuer les eaux des crues en hiver, et le marais est alimenté pendant l’été par l’eau du bassin de la Loire grâce au canal reliant le Falleron et le Tenu près de Machecoul.

> L’histoire : pour aller plus loin…

Écluses et gestion hydraulique du Marais Breton Vendéen

De nombreux ouvrages, canaux, digues, systèmes de vannage et écluses ont ainsi été mis en place dans le marais au fil du temps, de plus en plus modernes, fiables et automatisés. L’homme a ainsi élevé et entretenu des digues contre la mer et les inondations, creusé des canaux pour faciliter ou contraindre les flux d’eau. De nombreuses écluses ont été bâties pour compartimenter les étiers et bloquer le flot de la marée. L’hiver, priorité est donnée à l’évacuation de l’eau douce pour éviter l’inondation. Au printemps, les entrées d’eau de mer alimentent les salines, tandis que le marais doux, à l’abri derrière les écluses, conserve l’eau douce accumulée pendant l’hiver.

Ouvr

Localisation des principaux ouvrages de régulation hydraulique des marais. Source : Plan d’Aménagement et de Gestion Durable des ressources en eau et des milieux aquatiques – SAGE 2014

 

Les écluses qui font face à la mer sont les plus imposantes ; avec les digues, elles ont pour fonction d’empêcher le flot de s’engouffrer dans le marais. À marée basse, elles peuvent être ouvertes pour évacuer les eaux du marais.

Dans le marais, les écluses séparent les zones d’eau salée et d’eau douce, comme à la Croix Givrand ; elles sont fermées en été et ouvertes en hiver.

De nombreuses écluses contrôlent les axes hydrauliques secondaires qui alimentent les anciens marais salants.

Enfin, quelques « écluses de garde » permettent de créer des étages hydrauliques dans le marais doux. Leur fonction est de retenir localement les eaux de pluie de l’hiver par crainte de la sécheresse estivale, pendant qu’alentour on abaisse le niveau de l’eau pour drainer au mieux les prairies. C’est par exemple le cas de l’écluse du Pré Jaunet sur la commune de Le Perrier.

Sources :
Regards naturalistes sur le Marais breton vendéen, Biotope Editions, Communauté de communes Océan-Marais de Monts
Les chemins de nature au Pays du Pont d’Yeu en Vendée, 1996

Ouvr

© Stéphane Grossin – Vendée tourisme

Ce projet est cofinancé par le fonds européen agricole pour le développement rural. L'Europe insvestit dans les zones rurales